La maison de Claudine
Dans ce travail, j’interroge le passage de l’enfance à l’âge adulte et les bouleversements sous-jacents. En photographiant depuis cinq ans cette maison, dans laquelle j’ai passé enfant, une grande partie de mes vacances, je me plonge dans un passé évanescent, une mémoire sur le point de disparaître. Cette maison vieillit. L’odeur des chats est venue supplanter celle des pins mais ma grand-tante est toujours là, fidèle à ses rituels, à ses goûts pour les plantes, la littérature et les chats. Je me plonge dans cet univers, élément de stabilité face au temps qui passe.
Ce travail s’inscrit dans une réflexion plus large intitulée « Valise ouverte », que je mène depuis plusieurs années sur la question de la transmission de la mémoire familiale dans l’exil et sur la notion d’enracinement / déracinement. Cette maison apparaît pour moi comme un point d’ancrage physique avec le territoire. Le titre « La maison de Claudine » fait référence à l’ouvrage de Colette, auteur particulièrement apprécié par ma grand-tante.
Cette série se compose d’une quarantaine d’images, de notes prises sur les lieux, d’enregistrements et de photographies de famille. Cet ensemble fragmentaire symbolise mes souvenirs et ma mémoire en constante recomposition.